Question Grand Oral

Le Grand Oral est la nouvelle épreuve du baccalauréat. Elle consiste à passer devant un jury de deux professeurs ou documentalistes pour présenter une question en rapport avec nos spécialités que nous avons préparé pendant l'année scolaire. Nous avons d'abord cinq minutes d'oral puis dix minutes d'échange avec les jury ainsi que cinq minutes pour expliquer notre projet d'avenir et en quoi la question ou nos spécialités sont reliées à celle-ci.

Cette question est simplement reliée avec la spécialité Art-Danse.


Dans le contexte de la crise sanitaire, comment les chorégraphes réussissent à prolonger leur art ?

Depuis plus d'un an maintenant, le contexte sanitaire actuel nous empêche de vivre pleinement et oblige les gouvernements à prendre des mesures radicales pour éviter la propagation du virus du COVID 19. Dans ce contexte de pandémie, les activités culturelles et artistiques ont été fortement impactées au niveau mondial. Les théâtres, les musées ou même les opéras ont fermé et cela depuis le tout début de la crise sanitaire sans la possibilité de réouverture. Dans le cadre de l'enseignement de spécialité Art-Danse, nous avions, pendant mon année de première, prévu de nombreuses sorties culturelles par exemple au Manège de Reims, au Théâtre de la Madeleine, à l'Opéra de Paris ou encore au Musée d'Orsay qui n'ont pas pu se faire à cause du premier confinement. Cette année encore, nous avons assisté à une seule représentation en septembre sur toutes celles programmées sur l'année scolaire. En tant que lycéenne inscrite dans un enseignement de spécialité artistique, j'ai ressenti ce vide culturel comme un manque. Alors certes nous avons vu des vidéos, échangé avec des artistes, mais l'absence de « spectacles vivants » était bien présente et c'est pour cela que je me suis me penchée sur ce que pouvaient ressentir les artistes, ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont dût mettre en place pour continuer de créer et de transmettre le spectacle vivant. Dans le contexte de la crise sanitaire, comment les chorégraphes réussissent à prolonger leur art ?

D'abord, dans une première partie, j'évoquerais les solutions à court terme, qui ont été trouvées pendant les confinements et comment se sont elles révélées efficaces mais non durables, et ensuite, dans une deuxième partie, les solutions dans le long terme qui ont été proposées par les artistes ou qui pourraient l'être.

Pendant toute la durée des confinements, les danseurs et chorégraphes n'avaient plus la possibilité de montrer leur art au public et donc de le transmettre.

Il y a eu une prise de conscience du monde artistique et de ce fait, ils ont dû trouver des moyens alternatifs pour continuer de faire vivre le spectacle vivant.

De mars à mai 2020, lors du premier confinement, le partage de vidéos de danse sur le net a été mis en avant par la compagnie EMKA et le chorégraphe français, Medhi Kerkouche. C'était pour eux, la seule façon de danser mais aussi de changer les idées de tout le monde pendant cette période compliquée.

La chorégraphie s'intitule Confinected, ce titre est la contraction des mots "confiné" et "connecté" en anglais. Le propos chorégraphique met en scène, cinq danseurs et danseuses formant un seul et même corps qui danse sur la musique You're the First, the Last, My Everything de Barry White. De cette première initiative, les chorégraphies en partages d'écrans ou écrans interposés ont été de plus en plus nombreuses. À partir de cette idée, d'autres vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux, des danses en suite, à défaut de pouvoir réellement avoir des interactions avec les autres, la danse a permis de le faire à travers les écrans.

Pendant le second confinement, donc d'octobre à décembre, les lieux socioculturels ont de nouveau fermés. Les compagnies ayant repris leur création quelque temps, ont réussi à proposer aux salles de spectacles, des représentations en direct sur internet. Les danseurs étaient sur scène, décors et éclairages en place et les spectateurs derrière leurs écrans. La retransmission d'un spectacle vivant nous éloigne de la confrontation réelle du public et des danseurs sur scène. Cependant cette démarche a permis de prolonger la création. Nous avons pu, avec la spécialité art-danse, assister à un spectacle en diffusion direct sur Facebook et même si nous avons rencontré certain bug, l'expérience était très enrichissante et cela nous a fait du bien de revoir une chorégraphie faite par des danseurs professionnels.

Si ces solutions ont permis aux chorégraphes et danseurs de développer leur créativité, elles ne sont pas faites pour durer et certaines personnes réfléchissent à comment nous pourrions adapter le milieu artistique en cas de nouveau confinement.

Dans notre cours sur la diffusion du spectacle vivant en France, nous avons étudié a partir d'un rapport du Ministère de la Culture, que les structures culturelles de représentations étaient pour la plupart des espaces clos. 14 % des salles sont en extérieur et 86 % sont en intérieur. Avec la crise sanitaire, les scientifiques ont démontré que les espaces clos représentaient un danger pour notre santé parce que l'air ne se renouvelait pas. L'ouverture des salles de représentations pourraient être une solution envisagée, pour pouvoir continuer de faire vivre la danse dans les théâtres. Reprendre le modèle des théâtres Grec, un grand amphi-théâtre en pleine air. Cependant, cette solution d'espaces ouverts est plus facilement envisagée dans le sud de la France parce que les conditions climatiques le permettent et ne peut donc s'égaliser sur tout le territoire.

En plus d'adapter les structures, les chorégraphes pourraient adapter les formats des chorégraphies. Être en mesure de représenter leurs spectacles en extérieur, dans des salles avec des gens autour, espacés d'eux etc. D'ailleurs, en spécialité danse, dans l'enceinte du lycée, Aurore Castan Aïn a représenté deux extraits de chorégraphies, intitulés Memb'oo ! et Une dernière valse. Nous avons pu voir un corps dansant pendant une période où pratiquement personne n'avait la chance d'en voir réellement et même pour la danseuse et chorégraphe, Aurore, cette représentation lui a permis de retrouver cette sensation, de se représenter devant un public etc. Cette solution est effectivement peut-être contraignante, elle ne limite pas la danse mais elle l'oblige à s'adapter à beaucoup de choses et ce n'est pas un idéal.

Cependant, durant le premier confinement, Michaël Cassan, danseur et chorégraphe a mis en place avec plusieurs autres passionnés de danse, une école de danse sur internet. Le concept de cette plateforme est de pouvoir offrir aux personnes des cours de danse, peu cher, avec des professeurs de danse réputés et de nombreux styles différents, et surtout à faire chez soi. 23 000 personnes ont suivi les cours pendant le premier confinement et aujourd'hui, ils sont plus de 40 000. Grâce a cette popularité, ils ont organisé des stages, des rencontres de mai à septembre. En janvier, avec certains danseurs de tous les coins de la France, ils sont montés sur Paris pour filmer un clip sur la musique Pas essentiel de Grand Corps Malade. Cette chorégraphie dénonce le fait que la culture mais surtout le spectacle vivant à complètement été mis de côté par le gouvernement et qu'aujourd'hui, ils veulent être entendus.

En conclusion, la Covid 19 aura vraiment été un frein pour le spectacle vivant même s'il a permis un renouvellement de la danse avec l'utilisation de la vidéo. Les artistes ont pu continuer à faire parler d'eux et à transmettre leur création pendant un temps où la culture était à l'arrêt. Cependant, je pense que beaucoup d'artistes, de compagnies et voir même de lieux culturels, ne sortiront pas indemne de la crise sanitaire. Pendant toute la durée de la pandémie, on a été face à une mort de l'art vivant autant pour les artistes que pour les spectateurs. Le réalisateur Olivier Klépatsky filme un documentaire sur ce qu'est devenue la danse pendant le confinement. Il explique que malgré le fait que l'art dansé et la culture en générale a été mis en stop, le monde n'a pas arrêté de danser et que, au contraire, nous dansions plus souvent que d'habitude pour nous changer les idées.

Enregistrement de ma question :

VictorineDanse
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