Projet SLAM

Dans le cadre de la spécialité Art-Danse, nous avons rencontrés un slameur/danseur du nom de Damien Guillemin, qui nous a d'abord fait un cours sur l'histoire du SLAM puis nous a fait faire quelques exercices de respiration. Cela nous a beaucoup aidé pour notre épreuve du Grand Oral, à apprendre comment gérer notre stress et notre respiration.

Texte de SLAM :

Bonjour, je m'appelle Victorine Guichard, je suis en terminal spécialité Art-danse et Humanités, littérature et philosophie.

Bonjour, je m'appelle Lana Lafrontière et je suis également en spécialité Art-danse et Humanités littérature et philosophie.

Ensemble, nous avons réalisées une chorégraphie sur le thème du harcèlement et nous allons essayer de vous faire comprendre au mieux nos choix scénographiques. D'abord, nous vous expliquerons pourquoi nous avons décidé de faire une chorégraphie sur le harcèlement, qu'elles ont été nos inspirations et ce que nous essayons de transmettre à travers celles-ci. Ensuite, nous verrons comment notre musique et nos costumes renforcent notre propos chorégraphique et aident les spectateurs à saisir ce qu'il se passe devant eux. Enfin, nous avons imaginer comment nous aurions voulu représenter notre chorégraphie si cela avait été possible.

Nous faisons, en duo, créées une chorégraphie sur le thème du harcèlement. Le harcèlement se définit par une forme de violence, physique ou verbale, qui se fait à répétition sur une personne. Ce thème n'a pas été une évidence pour nous, nous avions beaucoup d'idées et nous ne savions pas comment faire comprendre la douleur intérieure ressentie par la victime de harcèlement. Nous souhaitions créer un contexte, une histoire et pas simplement mettre en scène deux personnes qui s'affrontent.

Ce sujet nous touche en tant que lycéennes, c'est dans les écoles que le harcèlement est le plus présent et puis parce que n'importe qui peut être une victime pour n'importe quelle raison. Le harcèlement est toujours un sujet très mis en avant et qui reste très présent malgré la création de nombreuses associations et les campagnes de sensibilisation dans les écoles. C'est une violence qui persiste et qui laisse chez les jeunes énormément de séquelles.

J'ai été moi-même victime de moquerie pendant une année au collège, les élèves de ma classe ne voulaient pas me parler, se moquaient de moi méchamment et parlaient très fort pour que je puisse l'entendre. Ce harcèlement n'a pas duré très longtemps, mais encore aujourd'hui, je doute beaucoup de moi-même. Ces moqueries ont étaient autant de violence qui ont laissées des traces.

En créant ce duo, j'aimerais autant que possible sensibiliser les spectateurs et éviter aux autres de vivre un harcèlement et surtout de les inciter à parler si cela arrive.

Je me suis inspirée de la lecture de la pièce de théâtre Sales Gosses de Mihaela Michailov qui évoque l'histoire d'une petite fille harcelée par ses camarades de classe et par sa professeure, j'ai été énormément touchée. Plus je lisais et plus je me rendais compte de la violence provoquée par les actes de personnes malveillantes.

En raison du respect des gestes barrières, notre duo doit obéir à certaines règles sanitaires : nous devons exploiter le rapport à l'autre à distance, danser avec un masque, ce qui nous empêche de transmettre des émotions par les expressions du visage. Nous devons explorer de nouvelles façons de montrer la relation que nous avons sans se toucher et cela a été très difficile au départ. Recevoir ou mettre des coups à distance parce qu'on ne peut pas se toucher ou alors très peu, devoir dans sa posture et sans le bas du visage, montrer qu'on a peur, qu'on est énervées etc... nous a demandé beaucoup de travail.

Pour créer cette chorégraphie, on s'est inspirées de beaucoup de photographies représentant le harcèlement.

On observe toujours un rapport de supériorité, de censure aussi, il y a la peur de parler, les marques que laissent les mots ou les coups sur notre corps. Donc on a essayé d'intégrer tout cela dans notre chorégraphie avec le maquillage par exemple. J'ai une véritable passion pour le maquillage et j'ai donc décidé de créer complètement le maquillage que nous allons avoir par rapport à nos personnages, aux paroles de la musique de nos différentes parties. De plus, nous voulons montrer la violence dans ce maquillage et donc représenter des marques de coups qu'on se serait pris. Les masques ne nous laissent pas la possibilité d'utiliser tout notre visage et nous devons donc nous concentrer sur nos yeux. Nous allons également écrire des insultes sur nos bras pour les envoyer à l'autre ou pour montrer que nous les avons reçus et qu'elles nous touchent, qu'elles sont là et qu'elles restent.

On a aussi exprimé le rapport de supériorité en montrant dès le début une tension entre nous dans le regard, Lana a peur de moi et moi j'ai un comportement très sévère, je montre qu'elle me dérange et que sa présence m'insupporte.

Quand je joue le rôle du garçon harcelé, les violences commencent petit à petit mais on voit bien qu'elles sont à répétition, je n'ai pas le temps de me relever que je retombe déjà au sol. Les coups sont de plus en plus forts et douloureux, ils ne s'arrêtent pas.

Ensuite, c'est Lana qui remplit de rage, va reprendre le dessus sur moi et cherche se venger. Elle va me claquer la tête sur le sol, me tirer par la jambe, elle me manipule comme une poupée de chiffon, comme si je ne pouvais pas ressentir la douleur.

Avec le changement de rôle au milieu de la chorégraphie, nous montrons ce qu'il peut réellement se produire. Que le harceleur peut devenir harcelé. Le harceler en a marre, il ne peut plus supporter ce qu'il lui arrive et la dernière solution qu'il trouve pour s'en sortir c'est la violence et donc malheureusement il va faire subir aux autres ce que lui a subi. Nous changeons de personnage en même temps que la musique, c'est notre repère.

Nous dansons sur la chanson On Fire, sortie en 2018, de Loïc Nottet. Nous avons préféré la version acoustique avec seulement l'accompagnement au piano parce que l'atmosphère renforce la tristesse et la solitude. Ce choix nous offre aussi une plus grande facilité pour entendre le rythme de la musique et nuancer notre danse en jouant sur la mélodie et le tempo. Loïc Nottet est un jeune chanteur et compositeur belge qui s'est fait connaître en participant à l'émission « The Voice » en Belgique en 2014 et a aujourd'hui sorti deux albums Selfocracy et Sillygomania.

La chanson On Fire est séparée en deux parties distinctes qui représentent les deux parties de notre chorégraphie et nos deux personnages.

La première partie, Lana représente la personne harcelée en étant le petit garçon dont parle le chanteur, qui serait seul et donc ne serait pas assez fort comparé aux autres. Dans cette partie, c'est moi qui suis donc violente avec Lana, elle reçoit mes coups de pied, mes coups de coudes, je la traîne par les cheveux etc. Je suis debout la plupart du temps et elle au sol, pour faire comprendre qu'elle est comme soumise à moi. Les paroles se prêtent bien au thème du harcèlement, on retrouve la solitude, la difficulté de s'intégrer, l'envie d'en finir pour ne plus souffrir et puis enfin, la reprise de courage au refrain qui nous permet de faire un unisson. Cette partie que nous faisons ensemble traduit le fait d'être plusieurs à se battre contre la même chose, en l'occurrence ici le harcèlement, on peut s'en sortir et être plus fort ensuite. Le message que nous voulons transmettre est « ensemble, nous sommes plus forts contre le harcèlement ». Pendant le refrain, nous effectuons également les mêmes gestes mais en étant une au sol et l'autre debout pour montrer nos différences.

Dans la seconde partie de la musique, c'est Victorine qui se retrouve harcelée et moi qui suis harceleur. Elle représente donc une petite fille très rêveuse et dont sa famille l'empêche de réaliser cela, elle est battue par celle-ci et perd tout espoir. La dualité de nos personnages se retrouve aussi dans nos costumes, ils sont opposés, comme le sont nos personnages. Lana est habillée tout en noir, avec une chemise large et un pantalon large pour rester avec des vêtements de la vie de tous les jours mais quand même assez confortables pour exécuter tous nos mouvements et avoir la possibilité aussi de mettre des protections en dessous pour nos chutes qui sont plutôt violentes parfois. Je serais habillée de la même façon mais en blanc pour montrer notre opposition. Nos masques seront également opposés.

Dans le dernier refrain de la musique, Victorine et moi arrêtons de nous battre et montrons une sorte de réconciliation entre nous. La fin de cette violence et de cette haine mutuelle montrerait aussi la fin de notre chorégraphie.

L'espace scénique de notre chorégraphie représente un grand rectangle qui serait une salle de classe. Dans cet espace clôt se joue le harcèlement scolaire, les violences que subissent les enfants par leurs camarades ou même par leurs professeurs. Cependant comme il n'est pas réellement défini par des bureaux, des chaises etc... cela nous laisse la possibilité d'étendre notre thème de manière générale et de pouvoir toucher plus de personnes. C'est d'ailleurs dans une salle de classe avec des enfants comme public que nous imaginons la représentation de notre chorégraphie. Les spectateurs seraient en face de nous et ils nous regarderaient danser cette composition. Nous voudrions les sensibiliser au harcèlement de manière plus ludique, leur faire comprendre l'importance de leur acte et de leur parole, qu'ils puissent nous poser des questions également et nous parler d'eux.

VictorineDanse
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